Image d’une éclipse similaire à celle du 25/10
Danger de cette observation et précautions à prendre :
L’observation des éclipses consiste à observer le limbe solaire dont la luminosité est telle qu’elle constitue un danger pour la vue, y compris lors d’une observation à l’œil nu, jusqu’au risque d’une CECITE IRREVERSIBLE, notamment dès qu’on braque un instrument optique (lunette, télescope) dans la direction du Soleil.
ON NE DOIT JAMAIS OBSERVER LE SOLEIL DIRECTEMENT, MEME A L’OEIL NU
On peut néanmoins observer sans risque ce phénomène, soit en utilisant des filtres appropriés, soit par la méthode de l’observation indirecte (projection de l’image du limbe solaire).
Protection à l’aide de filtres :
Le cas le plus courant est l’utilisation de lunettes spéciales pour éclipse dont vous aviez pu faire l’acquisition pour observer celle de mars 2015, à condition qu’elles ne présentent aucun défaut (trous, rayure).
Tous les instruments d’observation (télescope, lunette, paire de jumelle ou même appareil photo) peuvent être équipés de filtres spéciaux comme par exemple ceux constitués à partir du film de type « AstroSolar » de grade 5 (ne laissant
passer que 1/100.000ème de la lumière solaire). On peut aussi employer des instruments spécifiquement conçus pour l’observation solaire, comme les lunettes de type « PST » ne laissant passer qu’une longueur d’onde très faible dans
le spectre solaire (PST = Personal Solar Telescope).
Dispositif très simple à construire en faisant un trou rond dans un carton d’emballage
Paire de jumelles équipée d’un masque (carton d’emballage percé) ne laissant traverser qu’une des lentilles.
Attention : ce n’est pas le bon sens d’utilisation (voir à droite).
Observation indirecte par projection :
La méthode du sténopé (projection de l’image sur le principe de la chambre noire) pourrait être utilisée pour l’éclipse. Nous l’avons expérimentée sans éclipse pour l’illustrer (voir ci-contre). A la base, il suffit de faire un trou dans un carton d’emballage. Nous en avons fait 2 de diamètres différents pour pouvoir comparer) : un trou plus gros donne une image plus lumineuse mais moins nette.
Cette méthode a l’avantage de la simplicité mais pour obtenir une image plus nette, plus lumineuse et agrandie, on peut utiliser une autre méthode de projection à l’aide d’un petit instrument optique comme une paire de jumelles ou
une petite longue-vue (bien entendu une véritable lunette astronomique sera encore plus performante). Voir ci-contre le montage très simple à réaliser.
Utilisation : bien sûr, il n’est pas question de mettre l’œil à l’oculaire pour viser mais cela sera réalisé très simplement, dos au Soleil en orientant le dispositif de manière à réduire l’ombre de la lunette sur le masque au maximum,
puis en observant le limbe projeté pour l’amener sur la zone de visualisation (papier ou carton blanc pour améliorer la luminosité et le contraste).
Comparaison de l’image du limbe solaire projeté au travers d’un petit trou (plus sombre mais plus net) ou plus gros, sur le plafond d’une pièce sombre en utilisant un miroir
Principe d’utilisation : sans mettre l’oeil à l’oculaire mais dos au Soleil, on oriente l’instrument en direction du Soleil en contrôlant l’image du limbe projetée.
En observant l’image projetée dans des conditions analogues au simple sténopé (trou dans le carton plus haut), on constate qu’elle est plus grosse, plus lumineuse et plus nette. Pour la taille on peut jouer sur la distance entre l’instrument
et la surface où l’on projette (sol, mur…), dans l’idéal perpendiculaire à l’instrument pour ne pas déformer le limbe solaire. Pour la luminosité, cela dépend de l’instrument utilisé et de la couleur de la surface, le plus blanc
possible pour améliorer le contraste. Pour la netteté, il faut jour sur la mise au point de l’instrument optique utilisé.
Attention : vérifier que l’instrument ne chauffe pas pour éviter de l’endommager (décollement des lentilles). Au besoin, interrompre l’observation pour le laisser refroidir.
Exemple de projections plus ou moins grosses avec une meilleure mise au point à droite.
Choix de l’instrument : dans une première approche, peu importe le grossissement (10x pour des jumelles 10×50) car en projetant l’image plus ou moins loin, on obtiendra une image plus ou moins grosse mais il faudra trouver un juste
compromis entre taille et luminosité/netteté.
Le critère important est la taille de la lentille d’entrée (50mm pour des jumelles 10×50) car plus elle est grosse, plus l’image projetée dans une taille identique sera lumineuse (car une quantité plus importante de lumière solaire
traverse l’instrument). Cela joue aussi sur la finesse de l’image projeté : plus le diamètre d’ouverture est gros, plus on pourra observer de petits détails comme des taches solaires s’il y en a.