Principales constellations du soir et objets remarquables
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
La Grande Ourse
(Ursa Major)
Constellation circumpolaire (c’est à dire qui tourne autour de l’étoile polaire sans jamais disparaître sous l’horizon), elle est le repère fondamental pour trouver l’étoile polaire et les autres constellations principales du ciel
boréal. Dans la mythologie, elle correspond à la déesse Callisto, l’une des nombreuses conquêtes de Zeus dont elle a eu un fils (Arcas), et changée en ourse par la vengeance d’Hera, l’épouse légitime. Pour éviter qu’Arcas, devenu
chasseur, ne la tue, Zeus l’a envoyée dans le ciel (en la prenant par la queue d’où sa taille disproportionnée). Cette constellation type du nord est à l’origine de nombreuses locutions : de l’ours (« arktos » en grec) est venu « arctique »,
de « septem triones » (les « sept bœufs » pour les romains qui les voyaient à cet emplacement dans le ciel) est venu « septentrion ». Si on connaît bien le dessin de l’Ourse, on peut remarquer qu’en automne elle semble marcher à l’horizon
en début de nuit. La galaxie M51 indiquée ci-dessous se trouve en fait dans les Chiens de Chasse mais on la trouve depuis Alkaïd. Elle est double (une grosse galaxie « capturant » une plus petite) et distante d’environ 37 millions
d’années-lumière. La galaxie M101 est plus proche (environ 23 millions d’années-lumière) mais assez faible car présentée « de face » et très étendue.
Observation avec instruments (lunette/télescope) :
M51 (galaxies)
La Petite Ourse
(Ursa Minor)
Cette constellation contient l’étoile polaire (Polaris) qui par un heureux hasard se trouve pratiquement dans le prolongement de l’axe de rotation de la Terre du côté nord et semble le « pivot » autour duquel tout le ciel semble effectuer sa ronde (au sud, il n’y a pas d’étoile polaire). Sa forme rappelle un peu la « casserole » formée par les sept étoiles principales de la Grande Ourse mais elle souvent plus difficile à reconnaître car elles sont moins lumineuses. Dans la mythologie, elle figure Arkas, fils de Callisto, envoyée par Zeus rejoindre sa mère dans le ciel (voir Grande Ourse ci-dessus). D’après la légende, c’est Héra qui les aurait placé à cet endroit dans le ciel, tournant sans jamais pouvoir disparaître sous l’horizon pour se reposer
Le Dragon
(Draco)
Cette constellation en forme de « S » semble s’enrouler autour de la Petite Ourse. Plusieurs légendes de la mythologie expliquent cette figure. La plus courante l’associe à Hercule en l’identifiant à Ladon, le dragon qui gardait le Jardin des Espérides (avec ses pommes d’or) et que le héros a terrassé. Le pied gauche de la constellation d’Hercule est d’ailleurs posé sur le trapèze représentant la tête du Dragon auquel il va asséner le coup mortel de sa massue levée.
Céphée
(Cepheus)
Céphée était le roi d’Ethiopie, époux de Cassiopée et père d’Andromède. Avec ces constellations, Persée et deux autres du ciel d’automne, il évoque la légende de Cassiopée. On reconnaît facilement son contour ressemblant à une « petite maison » (à la façon dont les enfants les dessinent : un rectangle surmonté d’un triangle), la pointe du toit se trouvant juste après Polaris quand on prolonge la ligne venant le la Grande Ourse et pointant la polaire.
Cassiopée
(Cassiopea)
Epouse de Céphée et mère d’Andromède, c’est elle qui attira le courroux de Poséïdon sur cette princesse à force d’en avoir trop vanté la beauté. On reconnaît facilement son contour ressemblant en forme de « W » (ou « M » selon sa position dans le ciel), placé de manière presque symétrique à la « casserole » de la Grande Ourse par rapport à l’étoile polaire (ou en prolongeant la ligne Alkaïd-Polaris par exemple). Bien que situé dans la constellation de Persée (ci-dessous), l’amas indiqué est facilement repérable en prolongeant de 1,5-2x la ligne du « W » qui pointe dans sa direction.
Observation visuelle* :
double amas de Persée (deux amas ouverts)
Persée
(Perseus)
Héros (en grec « le pilleur ») qui a sauvé la vie d’Andromède. D’après la légende, il tombe amoureux de cette princesse et obtient de son père Céphée la promesse de l’épouser s’il arrive à la sauver. La seule solution qu’il trouve alors
est d’aller tuer la Méduse, dont la simple vue « pétrifiait » (au sens littéral : « transformait en pierre »), et de lui couper la tête pour la mettre dans un sac. Le sang ayant coulé jusqu’à la mer donna naissance à Pégase sur lequel
il chevauche à tire d’ailes pour arriver juste au moment où le monstre marin (la Baleine) allait dévorer Andromède. En sortant la tête de la Méduse du sac, il pétrifie le monstre au moment où il jaillit des flots pour saisir sa victime.
Dans le ciel, Persée est représenté tenant à la main la tête de la Méduse figurée par Algol (l’Ogre) et le petit amas qui l’entoure. Il est curieux de noter que la variation d’éclat d’une étoile (en 3j environ ici), mystérieuse dans
l’Antiquité a pu conduire à la considérer comme malfaisante ou au contraire admirable (voir Mira de la Baleine). L’objet M34 indiqué ci-dessous est un amas ouvert dont la grande taille rend le repérage très facile, presque à mi-chemin
entre l’étoile Gamma d’Andromède (une double orange/bleue intéressante au télescope) et Algol.
Observation aux jumelles* :
M34 (amas ouvert)
Le Cocher
(Auriga)
La référence mythologique grecque de cette constellation n’est pas très claire (multiples versions) et peut-être faut-il plutôt remonter à des sources antérieures pour y voir la référence au « char » que les babyloniens plaçaient à cette
endroit en nommant « cocher » son étoile principale. Aujourd’hui nommée Capella (la chèvre) elle est censée représenter la chèvre Amalthée qui servit de nourrice à Zeus. Comme la Voie Lactée traverse cette constellation, on peut y
observer de nombreux objets dont les trois amas ouverts signalés ci-dessous (dans l’ordre de leur place dans le ciel, de l’extérieur vers l’intérieur).
Observation aux jumelles* :
M37 (amas ouvert),
M36 (amas ouvert),
M38 (amas ouvert)